Montres

Les bons réflexes assurance

J’ai reçu une montre de marque de mon grand-père, est-elle assurée contre le vol ?

Les cambriolages se multiplient. Ils ont même augmenté de 23% entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022.  Les montres sont particulièrement visées par les cambrioleurs.

Le vol dans les contrats multirisque habitation

La garantie contre le vol est présente dans tous les contrats multirisque habitation.

Il est défini à l’article 311-1 du Code pénal :

« Le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui ».

Cependant, chaque assureur est libre de définir les contours de la garantie qu’il fournit.

Par exemple, les vols sans effraction sont rarement couverts.

Les assureurs peuvent également poser des conditions à leur indemnisation.

Par exemple, la mise en jeu de la garantie peut être subordonnée à l’existence de moyens de fermeture (serrures spécifiques) et de protection (télésurveillance) des locaux.

Il est nécessaire de lire attentivement les conditions générales de votre contrat, et de souscrire des options adaptées à votre patrimoine.

Les montres, des objets précieux mal protégés

Les contrats multirisque habitation définissent les montres de luxe comme des « objets précieux » ou « objets de valeur », si elles dépassent un certain montant. La valeur prise en compte est la « valeur de remplacement », c’est-à-dire la valeur de rachat au jour du sinistre.

      • MATMUT : montre au-delà de 2 000 euros
      • MACIF : montre au-delà de 1 600 euros
      • PACIFICA : montre au-delà de 150 euros (attention, seuil très bas)
      • MMA : montre au-delà de 1 600 euros

Dans ce cas, les plafonds d’indemnisation sont souvent plus bas que pour le mobilier courant, voire même nuls. Vos plafonds peuvent se présenter ainsi :

Biens mobiliers : 10 000 euros

Objets de valeur : 1 500 euros voire parfois 0 euro

Cela signifie que si votre grand-père vous a transmis une montre Jeager Lecoultre REVERSO d’une valeur de 2 000 euros, elle sera considérée comme un objet précieux par votre assureur, et ne pourra être indemnisée qu’à hauteur de 1 500 euros maximum.

D’autant qu’il s’agit, dans la grande majorité des cas, de plafonds globaux, et non objet par objet.

A cette faible indemnisation s’ajoute des difficultés de preuve.

Les difficultés de preuve

Dans les contrats multirisque habitation classiques, la charge de la preuve repose sur l’assuré. Cela signifie que c’est à l’assuré de justifier de l’existence et de la valeur des biens.

Or si votre grand-père vous a transmis une montre, qu’il s’agisse d’un cadeau ou d’une succession, il est peu probable que vous disposiez d’une facture d’achat.

Et même si vous disposiez d’une facture, celle-ci sera probablement trop ancienne pour refléter la réelle « valeur de remplacement » de la montre. En outre, votre nom ne sera pas écrit sur la facture. Une photographie de vous avec la montre sera nécessaire.

Or en l’absence de preuve, aucune indemnisation ne sera possible.

Il est donc primordial de faire appel à un commissaire-priseur pour obtenir une preuve de possession. Mais pas seulement

L’inventaire du commissaire-priseur, un outil multi-usages

L’inventaire du commissaire-priseur est opposable à votre assureur et vous permet de conserver une preuve de possession.

Il présente également d’autres avantages :

      • il permet d’adapter au mieux le contrat multirisque habitation en négociant éventuellement un rehaussement du plafond « capital objets précieux », sans que les objets précieux ne soient explicitement distingués des autres biens
      • Mais comme il n’est pas annexé au contrat d’assurance, celui-ci n’a pas à être déclaré à l’Administration fiscale dans le cadre d’une succession.

La valeur des montres fluctue au fil des années. Il faut donc procéder à leur réévaluation tous les 3 à 5 ans, afin de tenir compte des variations du marché.

Nous vous recommandons de conserver l’inventaire en lieu sûr, si possible en dehors du logement (coffre de banque, famille…).

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